23/7/2025
Chez Studency, nous observons depuis plusieurs mois une mutation structurelle dans les écoles de commerce : l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans les cursus, non plus comme une compétence optionnelle, mais comme une brique fondamentale de la formation managériale.
Face à la montée en puissance des outils génératifs, des systèmes d’aide à la décision et des logiques algorithmiques dans l’entreprise, les écoles doivent réinventer leur mission pédagogique : préparer des profils capables de penser, piloter et réguler ces transformations — et non seulement les subir ou les appliquer.
La compétence « IA » ne peut pas être réservée aux seuls data scientists. Ce que nous voyons sur le terrain, c’est un besoin croissant d’hybridation des profils : managers, responsables RH, chefs de projet, analystes financiers doivent comprendre les logiques algorithmiques derrière les outils qu’ils utilisent au quotidien.
C’est pourquoi un nombre croissant de formations introduisent :
L’enjeu est clair : former des managers augmentés… mais lucides.
L’IA pose des questions de gouvernance, d’éthique, de conformité réglementaire (notamment avec l’AI Act européen). Le manager de demain doit savoir :
- arbitrer entre performance et transparence,
- encadrer l’usage des outils IA dans son équipe,
- anticiper les risques sociaux ou juridiques liés à des modèles biaisés.
C’est un changement de paradigme : on ne forme plus uniquement à « faire », mais à répondre de ce que l’on fait faire à l’IA.
Nous le constatons dans les expérimentations que nous suivons : l’IA transforme aussi la manière d’enseigner :
- personnalisation des parcours grâce aux IA tutorielles,
- détection automatique des lacunes et adaptation en temps réel,
- changements dans les évaluations : fin des QCM stériles, montée en puissance de la pensée critique, de la rédaction réflexive et des oraux argumentés.
Le rôle des enseignants évolue vers celui de curateurs de savoir, animateurs de pensée critique, accompagnateurs humains dans un environnement intelligent.
Mais attention : cette transition ne va pas sans risques.
- Risque de dépendance cognitive si les étudiants ne sont pas formés à s’en détacher.
- Risque de standardisation intellectuelle si les IA deviennent des béquilles systématiques.
- Risque de fracture éducative entre écoles bien équipées et les autres.
Notre conviction chez Studency : il faut former à l’usage de l’IA autant qu’à sa critique, pour éviter la dérive d’un apprentissage assisté sans discernement.
À travers nos analyses, nos outils et notre lien quotidien avec les acteurs de l’enseignement supérieur, nous encourageons un modèle pédagogique où :
- l’IA est un catalyseur de compétences, pas un substitut,
- l’éthique est structurante, pas cosmétique,
- les enseignants et étudiants deviennent co-concepteurs d’intelligence, pas simples utilisateurs d’outils.
La formation au management ne peut ignorer l’IA, mais elle ne doit surtout pas en faire une fin en soi.